Nouvelle Histoire de l’ultra gauche
par Christophe BOURSEILLER
Éditions du Cerf, 2021, 388 pages, 24 €
Contrairement à ce que l’on pense, l’ultragauche, née au XXe siècle en référence à l’Union soviétique ne s’est pas éteinte avec la disparition de l’U.R.S.S. et une tendance négationnisme de certains de ses acteurs dans les années 70. Durant les vingt dernières années, plusieurs générations ont vu le jour renouvelant son influence.
L’auteur qui en 2003 avait déjà publié Histoire générale de l’ultra gauche aux Éditions Denoël, remonte aux origines de ce courant (la gauche de l’extrême gauche) composé de révolutionnaires recherchant la « pureté » idéologique – une grande partie étant antitotalitaires, antiléninistes et antibolchéviques –, qui ont toujours été marginaux, mais qui ont aussi été des éclaireurs et ont finalement irrigué la pensée critique de gauche. Ils ont pour nom de guerre les Black Blocs, les antifas, les autonomes, les zadistes. Ils se définissaient hier comme situationnistes, conseillistes, luxemburgistes, marxistes libertaires, anarcho-communistes. Ce sont eux les infiltrés, les provocateurs, les casseurs, qui, au sein des manifestations, affrontent les policiers, vandalisent les commerces, dégradent les monuments, profitant des manifestations des Gilets jaunes, des sans-papiers, des néoruraux, des altermondialistes…
Christophe Bourseiller nous fait découvrir l’histoire de cette nébuleuse dissidente et la géographie de cet univers militant. Il raconte la chronique secrète de cette avant-garde critique de l’idéologie mais aussi de la culture, de la pensée, des arts. Il dessine le culte de la violence révolutionnaire qui l’anime.