Comment ils sont faits, les gens ? un corps et un esprit
Dans notre article précédent (1), nous avons relaté une manière de faire vivre aux enfants le fait que l’être humain est composé de deux parties, terrestre et céleste.
Voici comment nous avons présenté à des enfants – qui peuvent être plus âgés – une version plus fouillée selon laquelle l’être humain est composé de trois parties.
Nous nous sommes inspirés pour cela de la vision grecque antique qui veut qu’il soit constitué d’un corps (soma), d’une âme (psyché) et d’un esprit (nous).
Nous le faisons vivre aux enfants, à travers des jeux d’observation de leur propre corps, de celui des autres, de ce qu’ils ressentent et vivent intérieurement, à adapter en fonction des âges.
Ils (les gens) ont un corps
Ils ont un corps qu’on peut voir, qu’on peut toucher, qu’on peut sentir, qu’on peut entendre (il fait du bruit parfois).
Jouer à explorer son corps à travers tous les sens. À détailler tout ce qu’on a : une tête, un ventre, des bras, des jambes, etc.
La vue : énumérer tout ce qu’on voit.
Le toucher : toucher toutes les parties du corps qu’on a nommées. Inversement, nommer les parties du corps qu’on touche.
L’odorat : sentir l’odeur de la peau, des cheveux, la sienne, celle des autres…
L’ouïe : les bruits qu’on fait exprès avec son corps (parler, crier, chanter, taper des mains, se frotter, se taper, tousser, siffler, grogner, soupirer…). Et les bruits qu’on ne fait pas exprès (éternuer…) Chacun écoute le cœur de sa maman ou de son papa, qui à leur tour, écoutent le cœur de leur enfant.
Qu’est-ce qu’on peut voir encore dans notre corps ? Par exemple, quand on ouvre la bouche : la langue, les dents, etc.
Trouver quelque chose qu’on ne voit pas à cause des habits. Ex., les pieds et les fesses. Est-ce qu’on les a quand même, même si on ne les voit pas ?
Est-ce qu’il y a des choses dans le corps qu’on ne voit pas ? à l’intérieur, ce qu’il y a dans le ventre, les os, le sang (on peut le voir quand on saigne). On ne les voit pas mais ils sont là. (On peut vérifier en ouvrant le corps ou en prenant des photos avec un appareil spécial) (2).
Nous avons tous un corps. J’ai un corps, tu as un corps. Ton papa, ta maman, le monsieur dans la rue, la dame dans le magasin, ont un corps.
Est-ce que leur corps sont tous pareils ?
Ils ont tous une tête, des bras, des jambes, un dos, un ventre, etc. Mais toutes les têtes ne sont pas pareilles, toutes les jambes ne sont pas pareilles.
Comparer le corps d’un garçon et d’une fille. D’un enfant, d’un adulte, d’une personne âgée.
Puis, si on veut, de deux enfants, deux adultes, etc.
Ils ont une petite âme
Quand je parle, c’est ma bouche qui parle, ma langue, ma gorge. Tout cela, c’est mon corps.
Mais qui dit à ma bouche ce qu’elle doit dire ?
C’est ma petite âme.
Est-ce qu’on la voit ? Est-ce qu’on peut la toucher, la sentir, l’entendre ?
Comment on sait qu’elle existe : elle est contente, triste, en colère, il y a des choses qui lui plaisent, d’autres qui ne lui plaisent pas. Elle pense, elle réfléchit, elle pose des questions, elle apprend.
On ne la voit pas mais on sait qu’elle est là (3).
Qu’est-ce qu’elle aime bien, ma petite âme ? qu’est-ce qu’elle trouve bon ? Qu’est-ce que elle aime faire ? Qu’est-ce qu’elle n’aime pas ? qu’elle trouve mauvais ? Qu’elle n’aime pas faire ? Qu’est-ce qui la rend contente ? très contente ? triste ? très triste ? en colère ? très en colère ?
Ils ont une grande Âme
Elle est encore plus difficile à voir et à entendre que la petite âme.
La grande Âme, c’est l’étincelle que le grand-père des dieux a donnée et qui est venue habiter dans le cœur des hommes. C’est aussi la flamme que les dieux venus d’une étoile ont donnée aux hommes, qui les éclaire dans leur tête et brûle dans leur cœur (4).
Elle est cachée au fond de nous, et pour la trouver, il faut descendre tout au fond ou monter tout en haut à l’intérieur.
On peut la rencontrer quand on voit quelque chose de très beau ou de très merveilleux. Quelquefois, c’est comme si on l’entendait dans notre cœur.
Quelquefois, c’est comme si on voyait quelque chose de très beau à l’intérieur de nous.
Quelquefois, c’est comme s’il y avait tout au fond de nous un grand silence très beau. Ou une grande lumière très belle. Ou autre chose encore…
(1) Comment ils sont faits, les gens ? (revue n°289, octobre 2017)
(2) Cette partie est importante car elle permet à l’enfant de constater que ce n’est pas parce qu’on ne voit pas quelque chose (qu’on ne peut la vérifier par les sens extérieurs) que cela n’existe pas
(3) On peut partir de là pour faire constater aux enfants qu’il existe des sens intérieurs en leur faisant faire des jeux de visualisation
(4) Voir nos articles, C’est quoi Dieu ? (revue n° 282, février 2017) et Comment sont nés les hommes ? (revue n°283, mars 2017)
par Marie-Françoise TOURET