La religion de l’Amour
Un spectacle de danse d’après les œuvres de Saïd Bahodine Majrouh et un poème de Ibn Arabi.
Passionné par les grands textes de l’Islam, Lionel Tardif, cinéaste (1) présente un spectacle consacré au soufisme et à l’Amour, Égo monstre, suivi de la Religion de l’Amour, d’après la vie et les œuvres de Saïd Bahodine Majrouh et un poème de Ibn Arabi (1165-1240), maître par excellence du soufisme. Celui-ci témoigne par expérience de cet amour sans exclusivité ni limites dans des vers adressés à une belle, appelée Nizame rencontrée au sanctuaire de La Mekke. Un siècle plus tard, Dante lui fit écho en Occident en chantant l’amour pour Béatrice dans la Divine Comédie. Grand poète soufi afghan qui a étudié la philosophie à Montpellier, se nourrissant aussi bien de Rûmi et de Khayyam que de Montaigne et Diderot, Saïd Bahodine Mjrouh a créé Égo monstre, immense épopée, chant épique et conte poétique décliné en paraboles. Salué pour sa tolérance, il n’a cessé d’alerter contre les hystéries de l’histoire : dogmatisme, fanatisme, intégrisme en tous genres. Il a été assassiné à Peshawar en 1988 par des fanatiques. Le message d’Ibn Arabi sur La Religion de l’Amour est interprété conjointement par deux modes d’expression l’un islamique l’autre hindou. La voix du récitant est accompagnée d’une tradition gestuelle par Manochhaya initiée à l’art du théâtre total Bharata Natyam. Les autres parties mettent en scène deux grands poètes, Hallaj et Rûmi.