La sagesse de l’affût pour préparer 2022
Il est difficile de prévoir si cette nouvelle année sera bonne ou heureuse comme on nous le souhaite au moment des fêtes. Nous le saurons, une fois le cycle de l’année 2022 achevé.
Par contre, nous pouvons souhaiter à tous les êtres humains d’être préparés à faire face intérieurement à toutes les circonstances qui se présenteront à eux avec la sérénité de celui qui possède en son cœur la lumière de la joie intérieure.
Pour me préparer à cette nouvelle année, j’ai passé la fin de 2021 à méditer sur le film La panthère des neiges » (1).
La panthère des neiges célèbre la beauté du monde, s’interroge sur la place de l’homme parmi les vivants et nous encourage à partir à la quête de soi, des autres et du monde. Elle est le récit de la rencontre avec l’altérité radicale, celle du citadin et de la bête sauvage, nous invitant à la redécouverte de nous-mêmes.
Sylvain Tesson (2), à l’origine des commentaires du film, prend conscience grâce à l’expérience de l’affût, dans l’immensité et le froid extrême, de notre indifférence au monde qui nous entoure et dont nous sommes à peine conscients. Il est initié par son ami photographe Vincent Munier, au silence, à l’immobilité et au vide en tant que puissants agents de la vie intérieure.
« Au « tout, tout de suite » de l’épilepsie moderne, s’opposait le « sans doute rien, jamais » de l’affût. Ce luxe de passer une journée entière à attendre l’improbable ! Attendre était une prière. Quelque chose venait. Et si rien ne venait, c’était que nous n’avions pas su regarder. J’avais appris que la patience était une vertu suprême, la plus élégante et la plus oubliée. Elle aidait à aimer le monde avant de prétendre le transformer. Elle invitait à s’asseoir devant la scène, à jouir du spectacle, fût-il un frémissement de feuille. La patience était la révérence de l’homme à ce qui était donné. »
Cette méditation aurait réjoui Pierre Rabhi (3), l’homme de la sobriété heureuse qui nous a quittés en décembre.
Pour nous préparer à bien vivre l’année 2022, reprenons les derniers mots du film :
« Vénérer ce qui se tient devant nous. Ne rien attendre. Se souvenir beaucoup. Se garder des espérances, fumées au-dessus des ruines. Jouir de ce qui s’offre. Chercher les symboles et croire la poésie plus solide que la foi. Se contenter du monde. Lutter pour qu’il demeure. »
Conservons ainsi la joie au-delà des circonstances et préparons-nous à célébrer un autre « grand » qui nous a toujours appris la vie en sachant en rire, Molière (4), dont on célèbrera le 15 janvier le 400e anniversaire de la naissance, et gardons-nous de faire le « Tartuffe ».