Histoire

Le Néolithique : la révolution de l’humanité et ses impacts sur la Terre

« La Terre en héritage, du Néolithique à nous » est une exposition proposée par le Musée des Confluences à Lyon (1), qui explique la profonde révolution que l’humanité a initiée depuis l’époque néolithique, avec tous ses impacts sur la Terre, jusqu’à nos jours.

L’exposition parcourt le temps, en partant de l’époque néolithique jusqu’à nos jours.  Elle montre toutes les étapes de cette révolution, passant par la domestication des animaux, la culture des plantes, la production, consommation, l’habitat… 
L’exposition se divise en trois espaces thématiques : se nourrir, posséder, occuper la Terre. Les objets archéologiques voisinent avec des références historiques, récentes et contemporaines et des dispositifs audiovisuels ou interactifs, pointant les évolutions, les progrès et leurs limites. 

Le Néolithique marque le début du changement de relation des êtres humains par rapport à la nature : l’homme exploite la nature, bouleversant sa relation au monde naturel et au reste des êtres vivants. Les impacts de l’action humaine sont importants dans tous les domaines, notamment sur les écosystèmes de la planète (biosphère).

Du nomadisme à la sédentarisation de l’humanité 

Pendant 300 000 ans, l’humanité a vécu dans la nature, se déplaçant, chassant et cueillant ses produits pour se nourrir en se considérant intégrée à la nature et à ses êtres vivants. Il y a 12 000 ans, un profond changement a amené l’humanité à se sédentariser, à mener une vie stable et à organiser la vie dans son environnement.
Partout dans le monde, les communautés urbaines commencent à se sédentariser et à développer l’agriculture et l’élevage pour subvenir à leurs besoins. La domination de la nature commence progressivement pendant que se développe l’économie de production : domestication des animaux, culture des plantes, production, consommation, habitat, transport… 

Ce profond changement de vie a été considéré comme une « Révolution néolithique », bascule culturelle sans précédent à l’échelle du globe. Cette rupture couvre tous les champs, jusqu’à la propre représentation du monde et de l’humain par rapport au reste du vivant. 

L’économie de production implique une nouvelle vision du monde, dans laquelle, l’homme qui faisait partie de la nature, se désolidarise d’elle et va dominer la nature et ses êtres vivants, en exploitant ses ressources, comme un objet. 
L’univers surnaturel est imaginé à la propre image de l’être humain.

L’urbanisation : un phénomène planétaire

La sédentarisation entraîne la constructions de lieux de vie stables, maisons individuelles et collectives, villages et naissance des villes.

En 1950, tout change d’échelle et d’intensité : une mondialisation complète se dessine. L’urbanisation se généralise au niveau de la planète, de même que l’accroissement démographique et l’espérance de vie augmente, entraînant un vieillissement de la population avec ses conséquences.
Actuellement, près de 60 % de la population mondiale est concentrée dans les villes. Celles-ci deviennent de véritables agglomérations de centres-ville et de villes en périphérie avec des centres commerciaux, des transports, l’accueil des populations étrangères ou provinciales pour trouver du travail, de meilleures conditions de vie…

La révolution industrielle et le développement intensif de toutes les ressources

Au XVIIIe siècle avec le Siècle des Lumières, la Révolution industrielle se développe amenant avec elle l’Anthropocène (2) et ses conséquences sur la planète. Les êtres humains deviennent les principaux moteurs des changements qui affectent la Terre à tous les niveaux. En 1778, le naturaliste et mathématicien Buffon (1707-1788) écrit dans Les Époques de la Nature :  « La face entière de la Terre porte aujourd’hui l’empreinte de la puissance de l’homme ». Trois siècles plus tard, l’Anthropocène explose avec tous les désordres générés par les effets de l’activité humaine : effet sur le climat, épuisement des ressources et de la biodiversité, migrations forcées et soudaines…
Le XXe siècle constitue un tournant dans l’avènement d’une agriculture basée sur la mécanisation et les compléments chimiques. Influencée par les acteurs financiers, elle devient agrobusiness, associant production agricole intensive, industries agroalimentaires et diffusion massive de produits transformés. L’élevage devient également intensif avec une grande sélection des espèces. 
La déforestation massive entraîne l’érosion de la biodiversité terrestre. L’industrialisation de la pêche entraîne le développement de zones de pêches y compris en profondeur, ce qui engendre la rarification voire la disparition des espèces de poissons.
La course à la consommation entraîne la production massive d’objets et le besoin toujours grandissant de ressources minérales et pétrolières pour assouvir les besoins de l’industrie et ceux des hommes. Ceci entraîne la destruction de sols, l’amenuisement de leur fécondité, les ressources énergétiques diminuent dangereusement avec des besoins de plus en plus grandissants, les sols, l’eau et l’atmosphère sont atteints par des pollutions de toutes sortes, les gaz à effets de serre diminuent la couche d’ozone, les déchets s’accumulent partout…  
Aujourd’hui, le lien circulaire entre production, sédentarisation et démographie structure toujours nos sociétés.

Développement des modèles alternatifs 

Depuis les années 1970, l’agriculture biologique, paysanne urbaine, la permaculture, proposent des modèles alternatifs respectant davantage l’environnement. On essaie de limiter le gaspillage, réutiliser les matériaux, réparer, consommer. Des initiatives tentent d’augmenter la part d’énergies renouvelables pour les foyers, de baisser les émissions de CO2 des transports urbains, de relocaliser les productions agricoles aux abords des villes.

La fin du parcours de l’exposition propose de recentrer l’attention sur les liens culturels que nous pouvons tisser avec le monde vivant, en montrant l’urgence de reconstruire des relations saines, respectueuses et durables. Elle nous amène à prendre conscience de la nécessité de changer notre point de vue sur les relations que nous avons vis-à-vis de la nature, si nous voulons préserver notre planète pour les prochaines générations (3).

(1) Une exposition originale proposée par le musée des confluences à Lyon et l’Institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP) et la participation de l’École Urbaine de Lyon 
Scénographie : La plume et le plomb et Géraldine Grammon
(2) Période actuelle des temps géologiques, où les activités humaines ont de fortes répercussions sur les écosystèmes de la planète (biosphère) et les transforment à tous les niveaux
(3) Lire le Hors-série N° 11 imprimé de la revue Acropolis : La Sagesse de la Nature, vivre autrement, paru en aout 2021, 8 €. Se le procurer dans l’un des centres de Nouvelle Acropole (www.nouvelle-acropole.fr)
Exposition
Jusqu’au 30 janvier 2022
Musée des Confluences
Informations et Réservations :
86 quai Perrache, 69002 Lyon
Tel : 04 28 38 12 20
www.museedes confluences.fr
Pass sanitaire exigé à l’entrée.
Voir la présentation de l’exposition sur youtube : https://www.youtube.com/watch?v=8K4eeIHrH6A
Pass sanitaire exigé à l’entrée.
par Marie-Agnès LAMBERT
Rédactrice en chef de la Revue Acropolis
©Nouvelle Acropole

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