Philosophie

Les 7 lois de la nature, Conseils de la Terre Mère

Pour comprendre et respecter la Terre, il est nécessaire d’en connaître ses lois.

Il est très intéressant de recevoir des conseils de la Terre Mère dans cette célébration (1), car il n’y a rien de plus merveilleux que d’établir un dialogue avec cette Mère qui nous protège et nous porte tous.
Depuis toujours, tous les êtres humains se sont sentis très attirés par les phénomènes de l’univers en général, et tout spécialement par ceux qui se rapportent au monde dans lequel nous vivons.
De nombreux sages de l’Antiquité et du présent tiennent compte de l’exactitude mathématique que la Terre manifeste dans ses expressions de toutes sortes. Et même lorsque cette exactitude est légèrement modifiée, nous continuons à la considérer comme faisant partie de sa précision. Au-delà de toute croyance religieuse, certains ont reflété cette précision dans les lois mathématiques, et d’autres l’ont exprimée dans des raisons philosophiques.
Je veux me référer de manière très particulière aux éléments philosophiques qui concernent la Terre, sa vie, ses mouvements, son exactitude. Ces lois philosophiques ou exprimées de manière philosophique, depuis l’Égypte ancienne, en passant par la Grèce, puis par de nombreuses civilisations jusqu’à aujourd’hui, constituent l’un des nombreux trésors de sagesse auquel nous pouvons toujours recourir.

Quelles sont ces lois ?
Ce sont les lois d’unité, d’illumination, de différenciation, d’organisation, de causalité, de vitalité et de périodicité.

La loi d’unité

Nous la retrouvons dans tous les textes anciens et elle se réfère à une condition essentielle : la Terre est Une. Sur la Terre, nous constatons une unité, malgré les divisions que nous y établissons. Pourquoi est-elle une ? Parce que c’est un être vivant qui constitue donc un organisme. Un organisme, naturellement, peut être composé de parties, mais il fonctionne comme une unité. Ainsi la Terre est une et elle est vivante. Par conséquent, tous les êtres qui peuplent la Terre, que ce soient les minéraux, les végétaux, les animaux et les humains, font partie de cette unité, tout simplement parce que la Terre est notre maison, notre réceptacle.
Je crois sincèrement que maintenir l’unité de la Terre, et de nous tous qui vivons sur la Terre, est une responsabilité qui revient essentiellement aux humains au nom de leur intelligence. Il est difficile de le demander aux minéraux, aux plantes et aux animaux, bien que peut-être ils le fassent aussi à leur manière.
L’unité, du point de vue humain, ne signifie pas rassembler les gens grâce au fait que nous pouvons partager une opinion, une croyance, ou que nous pouvons nous réunir dans un congrès, dans une assemblée, dans une manifestation. Cela, en réalité nous rassemble mais ne signifie pas qu’il y a unité.
Sommes-nous vraiment unis ? Sommes-nous unis avec notre planète ? Ou faisons-nous plutôt prévaloir nos intérêts ? Et dans un cas comme celui-ci, où nous consacrons une journée entière à la Terre… – quel dommage, un seul jour ! il y en a tant dans l’année ! –, combien de temps durent nos unions avec la Terre ? Elles durent très peu de temps, jusqu’à ce que d’autres priorités apparaissent.
J’insiste sur le fait que rassembler les gens n’est pas la même chose que travailler à l’unité des gens, car selon cette loi de l’unité, il faut se fonder sur des éléments essentiels et non superficiels. Les regroupements, en général, sont superficiels. Et l’unité est essentielle. Et en nous-mêmes, y a-t-il une unité ou y a-t-il aussi des parties que nous ne connaissons pas ou qui sont irréconciliables entre elles ?

La loi d’illumination

Selon cette loi, nous devrions voir de plus en plus clairement tous les évènements liés à la Terre et les causes de ces évènements. J’utilise le mot « illumination » en tant qu’intelligence, pour comprendre l’être de la planète, sa vie, ses actions, ses réactions ; tout cela nous permettra de venir à l’appui de ses lois, au lieu de les contredire continuellement.
La Terre tourne sur elle-même et il y a toujours une partie d’elle qui est éclairée par le Soleil, et nous devrions apprendre à agir ainsi, apprendre que les ombres sont relatives. La lumière doit dissiper les ombres, quelles que soient les heures de la journée, quelle que soit la rotation de la Terre. Nous devons apprendre à éliminer l’obscurité qui nous entoure et peut-être également, à l’intérieur de nous-mêmes.
L’illumination, c’est permettre que le Soleil, quelle que soit l’heure de la journée, offre de la luminosité à nous, à tous ceux qui nous entourent, et à la Terre.

La loi de différenciation

Ce concept peut se comprendre de différentes manières. Différencier ne signifie pas établir des différences, mais reconnaître et différencier une chose d’une autre. Il ne faut pas séparer, il faut reconnaître et une fois que l’on a reconnu ce qu’est chaque chose, chaque personne ou chaque être, notre devoir est de les conjuguer.
Ceci s’applique à tous les êtres qui nous entourent et à la Terre. Chaque région, chaque morceau, chaque continent, chaque fleuve, chaque mer ont leurs propres caractéristiques qui les différencient, mais ils peuvent aussi se conjuguer. C’est notre devoir envers la Terre ; si la Terre est une, bien que nous reconnaissions ses différentes parties, l’important est de les conjuguer et non de les séparer.
Cette possibilité de différencier et d’unir en même temps est ce que nous appelons le discernement ou plus simplement le bon sens, la sagesse.

En résumé, selon les trois lois mentionnées, nous nous référons à une Terre Une, sagement éclairée et efficacement reliée.
Il est très important d’utiliser la force des ressemblances, et aussi de profiter des espaces qui établissent les différences.
Les forces des ressemblances : combien de fois ne s’est-on pas dit, ce paysage me rappelle cet autre que j’ai vu un jour dans un autre pays ! Pourquoi fait-on parfois des jumelages entre une ville et une autre de la Terre ; entre un pays et un autre de la Terre ? Parce qu’il y a des ressemblances, et ces ressemblances ont une grande force ; ce sont des ressemblances de fraternité. Mais il y a aussi des différences, des espaces. Les différences ne sont pas des choses absolument dissemblables les unes des autres, ce sont des espaces et nous avons tous besoin d’espace pour pouvoir respirer.

La loi d’organisation

Il est évident que nous ne pouvons pas changer l’organisation interne de la Terre, elle est régie par ses propres cycles de vie et par ses propres modes de vie.
On voit que lorsque la Terre réagit d’une manière particulière, les humains, selon qu’ils sont plus ou moins touchés, appellent habituellement ces réactions des catastrophes, et il ne nous est jamais venu à l’esprit que ces réactions puissent obéir au mode de vie de la planète.
Les humains interviennent dans un autre type d’organisation. Nous intervenons dans la croûte de la Terre visible, dans les eaux, et nous traçons des limites qui varient d’année en année, pour lesquelles de terribles luttes sont engagées.
En réalité, on ne fait rien d’autre que marquer des cicatrices sur la croûte terrestre.
Ce que nous faisons à la Terre, ce n’est pas l’organiser. Ces différences géopolitiques qui nous font tant de mal, n’organisent pas la Terre.
Un jour, j’ai lu une définition qui s’est gravée dans ma mémoire et qui dit, à peu près, que dans toute organisation, dans tout organisme, les composants doivent se conjuguer harmoniquement avec rythme, et s’appuyer les uns sur les autres. Humainement parlant, s’il n’y a pas d’appui entre les uns et les autres, s’il n’y a pas de conjugaison rythmique entre les uns et les autres, l’organisation ne marche pas.

La loi de causalité

Cette loi nous indique que tous les êtres réagissent selon des causes et des effets, qui font bouger notre karma. Et j’utilise ce mot, karma, qu’on utilise tant de nos jours à tous les niveaux. Cela veut dire que la vie entière est conçue selon des causes et des effets. Une cause produit un effet ; cet effet, à son tour, devient une cause, qui continuera à produire ses propres effets en chaîne.
Nous pouvons le voir dans les réactions de la Terre, que nous appelons habituellement « catastrophes ». Une catastrophe est une réaction et nous devons nous demander quelles ont été les causes qui ont provoqué de tels effets, de telles réactions. On voit l’effet, on ne pense jamais à la cause. Au-delà des mouvements propres à la Terre, force est de constater qu’en tant qu’êtres humains, nous faisons beaucoup de dégâts à la planète, convaincus que ce qui prime est notre bénéfice, et que les conséquences s’arrangeront ou non. Puisque le « ou non » correspond à l’avenir et non à nous-même, nous laissons ce lourd fardeau à ceux qui viendront plus tard.

La loi de vitalité

Cette merveilleuse loi stipule que toutes les parties de l’univers sont vivantes et en constante évolution. Cela concerne non seulement les animaux, les plantes et les humains mais tout l’univers. Tout est vivant, non pas parce qu’il est, mais parce qu’il suit un chemin d’évolution constante.
La Terre est vivante et suit son propre cours évolutif, bien qu’il ne soit pas le même que celui des humains, bien qu’il ne soit pas celui que nous, humains, aimerions qu’il soit. Nous aimerions que la Terre évolue pour qu’elle soit toujours pratique et utile, mais la Terre a son propre mode de vie et nous devons apprendre à le respecter.
La Terre est vivante et sa vitalité est flexible. Si sa vitalité était rigide, elle ne pourrait pas elle-même évoluer ; les êtres humains non plus ne pourraient pas évoluer si nous nous soumettions à un système rigide.
Malheureusement, nous ne nous intéressons pas tant à l’évolution de la Terre qu’à son caractère utilitaire pour nous. Cela révèle une grande dose d’égoïsme qu’il faut corriger au plus vite.
Nous devrions considérer la Terre Mère comme une Mère ! Nous l’appelons la Terre Mère. Et nous ne pouvons pas être égoïstes avec la Mère qui nous donne tous les éléments pour la vie. Pour la vie de nous tous qui y vivons avec elle.

La loi de périodicité

Il s’agit des périodes ou cycles dans le temps, qui font que dans l’univers, tout apparaît, disparaît, pour réapparaître. Cette loi nous dit que la vie est régie par des périodes ou des cycles, comme une spirale. Imaginons une spirale qui monte de manière inclinée, s’élevant progressivement, et à mesure qu’elle monte, elle se rapproche de plus en plus de son axe central. Si on ne l’imaginait que sur un plan horizontal, la vie serait répétitive ; plutôt qu’une spirale, ce serait un cercle, qu’on finirait par creuser au point de s’y enfoncer. Mais non, c’est une spirale qui monte, qui fait une ascension. Il y a des moments où il semble que nous sommes plus hauts, d’autres où il semble que nous descendons, mais nous descendons pour prendre de l’élan et remonter.
C’est la même chose qui se passe avec la Terre. Elle a ses cycles périodiques comme une spirale, qui présente des moments d’ascension et d’évolution évidents, et des moments qui nous semblent être de descente ou de décroissance.

La capacité de résistance et de résilience

Cette loi de périodes ou de cycles comporte aussi une notion extraordinaire, celle de la capacité de résistance, car la nature fait preuve d’une grande résilience face aux catastrophes apparentes, et recrée ce qui semblait définitivement détruit.
Tout ce que nous avons fait à la Terre nous paraît peu de chose ? Et pourtant, elle répond chaque printemps, chaque été, en se relevant. Elle a une énorme capacité de résistance, notamment celle de résister aux humains. Cela la rend plus digne de notre respect. Et nous devrions l’aider dans sa résistance et dans sa reconstruction, et prendre exemple sur la sagesse qu’elle nous apporte. Elle ne se laisse pas tomber, elle ne se laisse pas mourir ; chaque année elle ressuscite.

Avec ces sept lois simples, j’ai essayé d’écouter les voix de la Terre, les conseils de la Terre. J’ai découvert qu’il est très beau de dialoguer avec la Terre, qu’il est très beau de comprendre les lois qui la portent et qui lui donnent vie. Mais c’est un dialogue que nous devons faire seuls, entre nous et la Terre Mère.
Une saine générosité envers notre planète nous rendra meilleurs, plus forts et plus aptes à affronter tous les cycles à venir, sachant que nous en faisons aussi partie.

Ne parlons jamais de la Terre « et » de nous, comme si nous étions des choses séparées. Parlons de la Terre « avec » nous. Et nous apprendrons qu’ensemble nous établirons les plus merveilleuses conversations et nous apprendrons à recevoir les plus extraordinaires conseils.
Passons tous un heureux jour de la Terre Mère, et pourquoi pas, une heureuse année, et des années, de la Terre Mère.

(1) Il s’agit du Jour de la Terre Mère, célébré le 22 avril chaque année par l’O.N.U et également par Nouvelle Acropole dans tous les pays où elle est présente et notamment en France
Article paru dans la revue espagnole Esfinge de juin 2022 et traduit par Michèle Morize
Voir sur Youtube, la conférence en espagnol de Délia Steinberg Guzman sur les Lois de la Nature : https://youtu.be/ogBVvFEBwoo
N.D.L.R. Le chapeau et les intertitres ont été rajoutés par la rédaction
par Délia STEINBERG GUZMAN
Présidente d’honneur de l’Organisation internationale de Nouvelle Acropole (OINA)
© Nouvelle Acropole
La revue Acropolis est le journal d’information de Nouvelle Acropole

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