Napoléon
«le héros absolu»
Durant le mois de juin, la Belgique a commémoré la bataille de Waterloo, qui signa la fin de Napoléon en tant que chef d’état et chef des armées. La reconstitution de la célèbre bataille a révélé la présence presque réelle de ce dernier dans cette région.
Beaucoup de choses ont été dites et écrites au sujet de Napoléon, les meilleures comme les pires,
Nous avons eu l’occasion d’assister à une excellente commémoration du bicentenaire avec une reconstitution spectaculaire de la bataille de Waterloo. Plus qu’une fête, nous avons participé à ce que l’anthropologie du sacré appelle une fête traditionnelle : «Rituel qui cherche à se rattacher au temps mythique pour y extraire l’énergie originale des commencements».
Waterloo, et en particulier Napoléon, sont devenus un mythe.
Waterloo, la fin de Napoléon 1er sur la scène politique et militaire
La bataille de Waterloo se déroula en Belgique, à vingt kilomètres au sud de Bruxelles le 18 juin 1815. Elle opposa l’armée française dite Armée du Nord dirigée par l’empereur Napoléon 1er à l’armée des Alliés commandée par le duc de Wellington et composée de Britanniques, Allemands, Néerlandais, rejointe par l’armée prussienne commandée par le maréchal Blücher. Elle s’acheva avec la défaite de l’armée française à Waterloo. Elle fut la dernière à laquelle prit part personnellement Napoléon, qui venait de reprendre le pouvoir en France trois mois plus tôt, et marqua ainsi la fin de cette période des «Cent jours».
Avec 23 700 morts et 65 400 blessés toutes armées confondues – pertes correspondant au quart des troupes engagées – la bataille de Waterloo, fut en seulement quelques jours, une des plus meurtrières campagnes militaires de la Révolution et de l’Empire en termes de victimes.
Le 22 juin, quatre jours plus tard, à son retour sur Paris, Napoléon dut abdiquer, face au manque de soutien politique.
Pour le bicentenaire de la bataille de Waterloo, l’ASBL Bataille de Waterloo a organisé les manifestations du Bicentenaire et réalisé une reconstitution de la bataille de Waterloo, sur plusieurs jours. 5000 figurants, 300 chevaux et 100 canons furent utilisés.
Du mythe à l’Histoire et de l’Histoire au mythe
La Philosophie de l’Histoire nous apprend que les mythes sont source et matrice d’événements historiques, que l’histoire prend sa naissance dans les mythes et qu’il n’y a pas d’histoire véritable sans mythe fondateur. Il arrive parfois que ce processus s’inverse, c’est-à-dire que l’histoire, portée par des hommes exceptionnels, devient elle-même source de mythes. Lorsqu’un héros, en chair et en os, arrive dans notre monde, lorsqu’un «héros absolu» (1) prend les rênes de l’histoire, il ne peut que se produire un renversement du processus naturel : du mythe à l’histoire et de l’histoire au mythe, ou quand l’histoire se mythologise. Le propre du mythe est l’énergie qu’il possède et qui se déploie sous de multiples formes : depuis l’économie engendrée par l’évènement «Waterloo 2015», la restauration des monuments, le mouvement de masse, l’enthousiasme des acteurs-participants, les polémiques très diverses, les innombrables publications…qui ne sont que le camouflage de cet écoulement d’une source mythique engendrée par un grand homme, un «héros absolu».