Nouvelle Acropole s’engage pour la jeunesse
Du 11 au 21 Février 2019, s’est tenue la cinquante-septième session de la Commission du développement social, suite au Sommet mondial pour le développement social à l’Organisation des Nations- Unies (O.N.U.). À la vingt-quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale, dont le thème était de lutter contre les inégalités et les obstacles à l’inclusion sociale, l’association Nouvelle Acropole du Chili, organisation non gouvernementale, dotée du statut consultatif auprès du Conseil économique et social a fait une déclaration (1).
Déclaration
Attachement aux principes des Nations Unies
À l’occasion de la cinquante-septième session de la Commission du développement social, Corporación Cultural Nueva Acrópolis Chile :
• Commémore la détermination de l’humanité tout entière à défendre la dignité humaine en tout lieu et en toutes circonstances, et l’adoption, dans cet esprit et par les Nations Unies, de la Déclaration universelle des droits de l’homme, en tant qu’idéal commun que tous les peuples et toutes les nations doivent atteindre.
• Réaffirme sa volonté de contribuer à l’application des principes qui guident l’action de l’Organisation des Nations-Unies, et qui sont conformes aux principes de l’Organisation internationale Nouvelle Acropole, dont Corporación Cultural Nueva Acrópolis Chile est membre, comme il ressort de l’article premier de sa Charte fondatrice, principes qui consistent à promouvoir un idéal de fraternité internationale fondé sur le respect de la dignité humaine, sans considération de race, de sexe ou d’appartenance culturelle, religieuse, sociale ou autre.
• Reconnaît, conformément aux principes énoncés dans la Convention relative aux droits de l’enfant et la Convention ibéro-américaine relative aux droits des jeunes, que les adolescents et les jeunes sont des sujets de droits à part entière, et qu’aucune caractéristique temporelle, biologique, ethnique, sexuelle ou autre, ne constitue un motif valable pour les priver de la possibilité de forger et de consolider leur personnalité, de recevoir une éducation de qualité, et, par-là, d’assurer leur avenir et de réaliser leurs projets.
• Affirme sa volonté de réaliser l’inclusion définitive des jeunes générations en vue de contribuer, grâce à l’action de la société civile, à une meilleure compréhension des problèmes actuels, et, à cette fin, propose que l’on promeuve l’étude comparée des sciences, des arts et des religions auprès des jeunes, afin de favoriser une vision globale des personnes et du monde. Le réseau d’associations membres de l’Organisation internationale Nouvelle Acropole regroupe des milliers de jeunes du monde entier.
• Est convaincue que la mise en valeur des meilleurs aspects du potentiel humain est une fin qui doit être recherchée à chaque étape de la vie, et que les jeunes générations ont la particularité d’être dans une période où se forge et se consolide la personnalité et où intervient l’éveil spirituel, par l’acquisition de connaissances et de compétences, la réalisation de la sécurité individuelle et la mise sur pied de projets d’avenir, et qu’elles portent en elles des forces de changement et de libération qui les encouragent à jouer naturellement un rôle actif dans la transformation et l’amélioration du monde en tirant parti de leur diversité.
Nous réaffirmons, comme convenu lors de l’Assemblée générale de l’Organisation internationale Nouvelle Acropole tenue en 2006, notre engagement en faveur d’une formation de la jeunesse axée sur le respect, la solidarité et le partage des responsabilités, et guidée par les principes philosophiques et éthiques de ce réseau d’organisations nationales qui, mettant à profit sa mission d’intégration, promeut l’enseignement de la philosophie comme moyen de connaître et de transformer l’individu et son environnement.
Les jeunes générations, des sujets ayant des devoirs historiques et des acteurs sociaux
Nous fondant sur une éthique intemporelle et non sur la morale changeante, nous rejetons les vieux préjugés selon lesquels la jeunesse n’est qu’une étape de transition vers l’âge adulte, et, conscients qu’il ne suffit pas de reconnaître les jeunes comme sujets de droits, nous les considérons comme des sujets ayant des devoirs historiques et comme des acteurs sociaux qui, sans disposer d’outils suffisants, font face à des incertitudes qui les empêchent de réaliser pleinement leur potentiel.
Au-delà du prédicat simpliste consistant à dénoncer l’apathie des jeunes en matière de participation dans des domaines tels que la politique et la philosophie, nous exprimons notre inquiétude face à ce que nous considérons comme étant les causes d’une crise dont les principaux symptômes perceptibles sont les multiples formes de violence et le désespoir qui règnent chez les jeunes d’aujourd’hui.
D’abord, nous dénonçons l’exploitation des jeunes et le fait qu’ils soient considérés comme une ressource par une multitude d’intérêts socioéconomiques extérieurs, qui affaiblissent les systèmes éducatifs et les axent sur la création de producteurs et de consommateurs, décourageant ainsi l’esprit critique et la recherche de propositions visant à opérer des changements profonds dans le monde.
Par ailleurs, les jeunes générations sont systématiquement touchées par différents types de pollution ayant des effets sur l’environnement et la santé mentale et physique, ainsi que par la corruption, ce qui les empêche de développer pleinement leurs potentialités. Cette pollution, qui est d’origine artificielle et externe, fait ressortir le pire de la nature humaine, qui s’exprime sous forme de violence et de dépendances et causant le désespoir mentionné précédemment.
Cette jeunesse, emprisonnée par la peur, par un concept fallacieux de prudence et par l’effondrement, dans tous les domaines, des institutions de tutelle, se voit imposer la production et la consommation comme raison de vivre et désespère d’avoir un avenir meilleur ; elle voit également anéantie sa capacité de lutter contre les facteurs mêmes qui la maintiennent asservie.
Cette peur acquise peut, à première vue, être interprétée comme une peur paralysante qui entrave la participation de celles et ceux qui cherchent désespérément à se désolidariser d’une réalité dans laquelle ils pensent se trouver dépourvus des outils qui leur permettraient d’y faire face, ou à s’y soustraire.
Recommandations à la jeunesse
Forts de l’expérience que nous confère notre collaboration avec la jeunesse dans 60 pays du monde, nous invitons les jeunes à tirer le meilleur parti des enseignements des classiques orientaux et occidentaux qui ont apporté d’importantes contributions à toute l’humanité dans sa quête de savoir, le regard toujours tourné vers l’avenir, en embrassant l’interculturalisme, afin de renforcer le sens de la communauté et le souci de l’autre, et en voyant dans le concept de service la parfaite mise en application des enseignements les plus nobles.
La philosophie de l’action que propose l’Organisation internationale Nouvelle Acropole dont nous sommes membres, ne se limite pas aux études comparées ; elle exige de faire des propositions, d’aller de l’avant grâce au volontariat et d’agir conformément aux idéaux les plus nobles de l’humanité. La philosophie aiderait la jeunesse à découvrir des significations et à tirer de nouveaux enseignements qui lui permettraient de proposer des changements susceptibles de mener l’être humain sur une voie meilleure.
Nous encourageons les jeunes générations à exiger une participation qui aille au-delà de la participation de circonstance, ce qu’elles ne peuvent obtenir qu’en ayant de nouveau voix au chapitre, en renouant avec leurs aspirations et en défendant leurs droits, tout en accomplissant leurs devoirs, afin d’écrire l’histoire, qui est également la leur, d’ouvrir les yeux et de rétablir la relation qu’elles avaient avec elles-mêmes et avec la nature, sans pour autant se soumettre, et leur annonçons qu’elles ne sont pas seules dans la lutte pour un monde nouveau et meilleur.
Recommandations aux États et à la société civile
Nous proposons aux États de promouvoir des politiques éducatives qui offrent une alternative à la logique simpliste de production et de consommation, qui éliminent les facteurs perpétuant l’individualisme et permettent de parvenir, dans la valorisation de l’autre en tant qu’être humain à part entière, à la réalisation des modèles de cohabitation et de collaboration qui célèbrent la diversité dans laquelle s’exprime la vie, en faisant primer nos points communs sur les intérêts personnels.
Nous proposons de promouvoir dans les systèmes éducatifs une pensée solidement ancrée dans la réalité historique de l’être humain, qui permette de recenser et de prendre en considération les besoins et les objectifs sur la base d’une réflexion philosophique. La philosophie ne doit s’ancrer ni dans le passé, ni dans le présent ; elle doit, au contraire, s’appuyer sur une perspective d’avenir, qui invite les jeunes à se lancer dans l’aventure d’une réflexion sur demain en faisant des propositions qui peignent le tableau d’un monde plus juste et plus inclusif.
Nous exhortons la société civile à servir de modèle dans la véritable réflexion à laquelle nous pousse le contexte historique, à mettre à profit l’espace citoyen pour repenser l’action politique, sociale et environnementale, entreprise à laquelle la philosophie peut contribuer pour ce qui est du dialogue et de la recherche d’un consensus au-delà de nos individualités.
Dans notre perspective axée sur la philosophie, nous nous engageons à inviter à une analyse approfondie des causes, en allant plus au fond des choses, en cherchant l’origine des problèmes et en créant un cadre de recherche de solutions axé sur un dialogue interactif permettant de relever les énormes défis auxquels l’humanité fait actuellement face.
Enfin, nous nous sentons unis aux jeunes dans la volonté de voir émerger une réalité différente, dans laquelle il n’existera pas de discrimination et qui révélera la capacité de l’être humain de bâtir un monde nouveau et meilleur.